Leutnant
Démocratie Participative
14 septembre 2017
L’Afrique du Sud, c’est quand même mieux du temps des noirs.
Le Monde :
L’Afrique du Sud a, depuis, découvert avec effroi des pratiques macabres venues du cœur du KwaZulu-Natal, le fief du controversé président Jacob Zuma. A la suite de ses sordides aveux, l’inyanga – sorcier en zoulou – a conduit les policiers chez lui, où d’autres restes de corps humains ont été saisis.
Lorsque Nino Mbatha, 32 ans, s’est présenté le 19 août au poste de police d’Estcourt, dans l’est de l’Afrique du Sud, les agents ont d’abord été interloqués par la puanteur qui l’accompagnait. « J’en ai assez de manger de la chair humaine », a-t-il déclaré aux policiers incrédules. En guise de preuves, il a exhumé d’un sac la main et la jambe mutilées d’une femme.
Il y aurait plus d’une victime : huit oreilles découpées ont été découvertes dans un pot. Soupçonnés de meurtres et de profanation de tombes, quatre autres hommes du quartier ont été arrêtés dans la foulée. La police suspecte désormais l’existence d’un réseau organisé opérant dans toute la province. De nouvelles arrestations pourraient survenir, donnant à ce scandale de cannibalisme une ampleur inédite. Depuis que les médias locaux ont pris d’assaut Estcourt, une bourgade sans charme située entre Durban et Johannesburg, les langues se délient.
A en croire la police, la consommation de chair humaine par les habitants n’est pas chose rare. « Lors d’une récente réunion publique, on nous a rapporté l’existence de pratiques horribles et dégoûtantes, a confié Jabu Mbhele, la maire d’Estcourt, au Sunday Times. Plusieurs habitants ont affirmé que les suspects leur avaient dit de manger du corps humain pour acquérir force et courage. » Ils seraient des centaines à avoir consulté le guérisseur et à avoir ingéré des membres ou des organes humains en connaissance de cause.
Ces dernières années, les habitants vivent dans une peur constante à la suite de plusieurs disparations inexpliquées qui prennent aujourd’hui un sens nouveau. La famille de Zanele Hlatshwayo, une jeune mère de 25 ans, en a fait l’expérience. Au poste de police, ses proches ont reconnu avec horreur ses habits tachés de sang, retrouvés chez Nino Mbatha.
Parallèlement, un corps sans bras ni tête et sévèrement mutilé a été découvert dans un champ. Ils attendent depuis dans l’angoisse, comme d’autres familles, les résultats de tests ADN, pour confirmer le destin tragique de leur parente.
Le 28 août, les cinq suspects, qui ont tous la trentaine, ont comparu pour la deuxième fois devant le tribunal d’Estcourt, bondé comme jamais. La tête engoncée dans leur capuche, ils ont renoncé à demander une mise en liberté sous caution. Dehors, une foule de manifestants les attendaient, prêts à faire justice eux-mêmes. « Nous ne sommes pas du KFC ! », du nom de la célèbre chaîne de fast-food au poulet, pouvait-on lire sur les pancartes.
« S’il y a vraiment un guérisseur traditionnel parmi les cinq accusés, nous lui souhaitons la prison à vie. Nous sommes contre les guérisseurs bidons qui utilisent des membres humains pour leurs remèdes maléfiques », a déclaré Siphiwe Manana, de l’Organisation des guérisseurs traditionnels, qui s’inquiète des répercussions de ce procès.
La seule question qui se pose à ce stade est celle-ci : combien de victimes de cannibalisme y a t-il en France chaque année ?