Capitaine Harlock
Démocratie Participative
27 juin 2017
C’est confirmé.
Le Monde :
Il est assez rare qu’un terroriste prenne le soin d’envoyer une lettre de menace aux médias trois semaines avant de commettre un attentat. Selon les informations du Monde, les enquêteurs sont pourtant convaincus qu’Adam Djaziri, qui a précipité sa voiture contre un fourgon de gendarmerie sur les Champs-Elysées, le 19 juin, est l’auteur d’un courrier promettant à la France un « bain de sang », adressé le 29 mai à plusieurs rédactions.
Dans une lettre-testament postée le jour de l’attaque à l’intention de certains de ses proches, le djihadiste avait justifié son geste par le fait que les Français n’auraient « pas tenu compte de l’avertissement envoyé par les soldats du Califat ». A quel avertissement faisait-il référence ?
Les policiers ont rapidement fait le rapprochement avec un autre dossier : une lettre de menaces envoyée trois semaines plus tôt à plusieurs médias, qui avait déclenché l’ouverture d’une enquête préliminaire, le 31 mai. Mais rien ne permettait encore d’affirmer qu’Adam Djaziri en était bien l’auteur.
Ce n’est que trois jours après l’attaque, en exploitant l’ordinateur – très endommagé par l’explosion – retrouvé dans son véhicule, que les policiers découvrent un « fichier texte » intitulé « Message au peuple français de la part des soldats de l’Etat islamique ». Le document est identique à la lettre visée par l’enquête du 31 mai : le courrier a donc très probablement été rédigé par Adam Djaziri, ou en tout cas à partir de son ordinateur.
Le 29 mai, certains médias avaient reçu par mail une lettre de huit pages accompagnée d’un photomontage comportant le drapeau de l’organisation Etat islamique (EI) et la formule « soldats du Califat » écrite à l’aide de munitions. Le montage était complété par la photo d’un fusil d’assaut, qui a été reconnu par les enquêteurs comme étant l’une des armes retrouvées dans le véhicule d’Adam Djaziri, indice supplémentaire de l’origine du courrier.
Le mail était signé par un certain « Abou Mahdi Al Roumi », autopromu « porte-parole des soldats du Califat en France ». Très structuré, et rédigé sans la moindre faute de français – deux qualités qu’on retrouve dans le testament d’Adam Djaziri –, son contenu est chapitré : « Qui mène la propagande ? », « Qui sont les barbares ? », « Ce que vous devez faire pour que cela cesse », etc.
Le lendemain de l’envoi de ce courrier aux rédactions, son auteur avait écrit un mail à l’écrivain Marc-Edouard Nabe : « Connaissant vos positions, nous sommes certains que vous serez une des premières personnalités influentes à diffuser notre message », écrivait le terroriste. L’écrivain, apprécié de la mouvance djihadiste en raison de sa lecture compréhensive des attentats, s’est aussitôt exécuté : il a reproduit une capture d’écran du mail et de la lettre de huit pages sur son compte Twitter.
Les enquêteurs vont encore passer quelques semaines ou mois à étudier ce dossier mais pour nous, à Démocratie Participative, la conclusion est limpide depuis le début : Marc-Edouard Nabe, alias Mahmoud-El Hadj al Narboni, est le véritable calife de l’État Islamique, l’Homme de la Montagne.
Le calife a un goût prononcé pour les jeunes musulmanes d’Albanie.
Mais il n’en demeure pas moins la plume et l’esprit de l’État Islamique.
Mahmoud-El Hadj al-Narboni a probablement écrit lui-même le testament ainsi que la lettre adressée aux médias dans laquelle il se rend d’ailleurs hommage.
Le soldat du califat aura sollicité le guide de la oumma pour la rédaction, offre à laquelle n’aura pu dire non al-Narboni.