Leutnant
Démocratie Participative
18 septembre 2017
Si vous voulez bénéficier d’une impunité réelle, vous devez désormais être un métèque. Si possible musulman.
À l’entendre, au tribunal de Chartres, Soufiane Jabri avait d’excellentes raisons d’exhiber une Kalachnikov AK47 au beau milieu de la soirée de mariage de l’une de ses cousines.
Le Drouais de 29 ans s’est déjà souvent fait remarquer pour ses frasques, qui l’ont conduit à être condamné vingt-six fois. L’homme est décrit comme fragile psychologiquement par les experts. Il a d’ailleurs été interné d’office quatre fois en milieu psychiatrique.
« 26 fois ».
Au cours de cette soirée du 22 juillet, à l’occasion du mariage de sa cousine, il a encore mis les petits plats dans les grands : « On m’a accusé de casser de la vaisselle. Je n’avais rien fait. »
Vexé d’avoir été pris à partie par des membres de sa famille, il s’absente pour revenir, quelques instants plus tard, armé d’une arme de guerre, créant un mouvement de panique parmi les 200 invités de la soirée. « Tout le monde a eu peur. On a tous cru à un attentat », a témoigné l’un d’eux.
Allons, quel rapport avec le djihad ?
Devant les juges, Soufiane Jabri est intarissable : « L’arme n’était pas en état de fonctionnement, il n’y avait ni percuteur, ni munitions. »
« Les invités eux, l’ignoraient. Vous pouvez comprendre qu’ils aient eu très peur ? », interroge la présidente de l’audience. « Oui, je regrette d’avoir gâché la fête. Mais il a gâché ma vie », rétorque le Drouais, en parlant de l’invité avec lequel il avait eu une altercation. « C’est à cause de lui que je suis ici ».
La magistrate veut en savoir plus. « Comment vous êtes vous procuré cette arme ? »
« Je l’ai échangée contre un Iphone. Mais à Dreux, on en trouve partout. Il suffit de creuser un peu dans la terre. »
« Elle n’était pas démilitarisée. Il suffisait de rajouter une pièce pour qu’elle soit en état de fonctionnement », remarque Me Vincent Rivierre, l’avocat de l’une des victimes.
Trois jours après cette scène, Soufiane Jabri a menacé de mort l’un des membres de sa famille. « Si tu ne me donnes pas 20.000 €, je te tue. »
Il est condamné à un an de prison, dont dix mois ferme. Il est maintenu en détention.
Donc libre dans quelques mois.