Rachel Marsden
The Content Agency
15 Avril 2020
Le président français Emmanuel Macron a déclaré lundi dans un discours télévisé que l’un des verrouillages les plus stricts du monde en matière de coronavirus, en place depuis le 17 mars, se poursuivra au moins jusqu’au 11 mai. Macron a ensuite prématurément reproché au peuple français son éventuel non-respect de cette date butoir.
« Le 11 mai ne sera possible que si nous continuons à être civiques, responsables, à respecter les règles et si la propagation du virus a effectivement continué à ralentir », a déclaré M. Macron.
Une grande partie des médias étrangers ont mal interprété le discours de Macron, ne parvenant pas à saisir les subtilités de la langue française et le style de communication de Macron. Ils ont pris le 11 mai pour représenter une date limite difficile pour mettre fin au verrouillage, mais ce n’était guère plus qu’une « carotte ». Le « bâton » viendra peu après, comme toujours, d’un membre de l’entourage de Macron.
« Ce que le président a annoncé, ce n’est pas la déconfinition le 11 mai, c’est l’enfermement jusqu’au 11 mai », a déclaré le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner mardi matin. « Il y a des conditions pour que nous puissions déconfiner le 11 mai. Ce n’est pas une certitude, mais un objectif ».
Ces gens seraient plus doués pour élever des poulets en batterie qu’à gérer cette crise nationale de leur propre création. Le discours de Macron a révélé par inadvertance que l’élan en faveur de la poursuite du verrouillage est invalide lorsqu’il a déclaré qu’à partir du 11 mai, la France serait enfin en mesure de fournir des masques faciaux à tous les citoyens – ce qui, dans certaines situations, comme l’utilisation des transports publics, pourrait être obligatoire.
Si nous attendons simplement que les masques soient mis en place pour sortir de l’isolement, il est possible de les déverrouiller dès maintenant. N’importe qui dans la rue peut voir que les Français se sont déjà procuré leurs propres masques ou ont créé des versions improvisées sans attendre que l’État mal préparé s’en charge.
L’Espagne a déjà assoupli sa politique de verrouillage en demandant à la police de fournir des masques faciaux aux entrées du métro. L’utilisation de masques faciaux est une forme d’auto-isolement ambulatoire pratiquée depuis longtemps dans certains des pays les moins touchés par ce virus, comme la Corée du Sud. Couvrez vos voies respiratoires avec cette nouvelle burqa médicale et vous n’aurez pas besoin de vous cacher chez vous d’un virus respiratoire.
Au lieu de reconnaître que les gens n’ont pas attendu que le gouvernement agisse et prennent maintenant leurs propres précautions, Macron va maintenir tout le monde en prison pendant au moins un mois de plus, car il s’assied aux commandes comme un pilote kamikaze et plonge le pays tout entier dans une spirale suicidaire qui ne manquera pas de provoquer des pertes massives en termes de misère, de chômage, de violence domestique et de suicide, et ce, dans toutes les catégories démographiques.
Conscient que les parents qui ont du mal à scolariser plusieurs enfants avec un seul ordinateur tout en travaillant à la maison ont besoin d’un encouragement urgent, M. Macron a déclaré qu’à partir du 11 mai, il « rouvrira progressivement » les garderies et les écoles. Vraiment ? Les enfants vont-ils également s’occuper des magasins pour relancer l’économie afin que le pays ne continue pas à perdre 100 à 150 milliards d’euros par mois ?
L’État-nounou français a achevé sa transformation en État-école, infantilisant les citoyens, leur donnant des platitudes et des mensonges pour les maintenir dans le droit chemin. Macron et ses servants ont détruit le tissu moral qui sous-tend la France depuis que Jean-Jacques Rousseau a été le fer de lance intellectuel de la Révolution française, en rappelant que « l’homme naît libre et partout il est enchaîné ».
Une autre révolution est exactement ce que craint l’État français. Le journal Le Parisien a obtenu des notes confidentielles des services de renseignement français craignant une radicalisation de la protestation sociale après le blocus.
Pourquoi cette attente ? Avant même le bouclage, les manifestants de classe moyenne et ouvrière en « gilet jaune » étaient dans les rues au moins une fois par semaine pendant près d’un an et demi pour manifester contre les ponctions fiscales excessives du gouvernement, portant des masques à gaz pour se protéger des gaz lacrymogènes de la police. Je suis presque sûr que ces masques pourraient servir aussi de masques faciaux.
Il y a une raison pour laquelle ces manifestants, normalement courageux, sont assis chez eux à regarder leur compte bancaire se réduire et leurs moyens de subsistance s’envoler : la peur. D’une certaine manière, le gouvernement dont ils se méfient depuis longtemps a réussi à les convaincre que les manifestations ne peuvent pas reprendre tant que ce même gouvernement ne leur donne pas le feu vert magique. Imaginez que le roi Louis XVI et Marie-Antoinette aient vendu les révolutionnaires français à l’idée que leur décapitation devrait être reportée indéfiniment parce qu’un virus pourrait circuler parmi la foule rassemblée autour de la guillotine.
Si à l’époque les Français avaient eu peur de défendre toutes leurs libertés fondamentales, le pays aurait pu ressembler exactement à ce qu’il est aujourd’hui, alors que nous sommes tous assis chez nous, en train de souffrir, attendant un décret royal.