Sigmar Polaris
Démocratie Participative
23 Avril 2020
Les Boomers veulent notre mort.
Le Monopoly est posé sur la table du salon. À côté, des piles de livres, un jeu de cartes, une télé… « Ils se retrouvent là le soir. C’est leur pièce », annoncent Colette et Bernard Roynette, heureux de faire visiter leur maison près du Quai de la Bataille.
« Les garçons, vous descendez ? » Le couple de 75 ans héberge cinq migrants : des mineurs isolés mis à la porte de l’aide à l’enfance car considérés comme majeurs. « Avant le confinement ils habitaient déjà là avec deux autres jeunes. Et chaque midi, une vingtaine venait manger. Donc cette période est plutôt calme pour nous ! », sourient les retraités qui militent à l’association Un toit pour les Migrants.
La Boomeuse couche sûrement avec eux.
Alpha, Aram, Dramane, Mamadou et Mohamed arrivent de leurs chambres et s’assoient autour de la table de cuisine. Tous ont appris à se connaître chez Colette et Bernard. « Un couple adorable, généreux, patient. Ils nous aident pour les devoirs. C’est comme des grands-parents », s’exclament les jeunes originaires de Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Arménie et scolarisés en CAP cuisine, mécanique et commerce.
« C’est un peu dur de ne pas sortir mais ça va. On joue au foot dans la cour, on cuisine, on met la table… » Ils profitent aussi des vacances pour donner un coup de main à la Banque Alimentaire où Bernard et Colette sont bénévoles.
« On est gênés d’être logés comme ça sans rien pouvoir donner en échange. On n’est pas venus en France pour profiter mais pour étudier, travailler, avoir un avenir. Et on est inquiets pour nos demandes de papiers déposées à la préfecture. »
Après le repas, ils jouent ou lisent dans le salon pendant qu’à l’étage, Colette coud des masques et Bernard peint des tableaux qui décorent les murs de la maison.
« Tout se passe sans problème », assure le couple. « Ils sont polis, respectueux et motivés pour étudier. La seule règle imposée ici : pas de fille ! »
C’est pour les forcer à sauter la vieille peau !
Mais la préoccupation des cinq jeunes est d’obtenir un titre de séjour pour aller en apprentissage et travailler. Une pétition adressée au préfet de Meurthe-et-Moselle circule d’ailleurs à l’appel de 23 organisations pour la régularisation des sans-papiers. Ainsi qu’une autre destinée au président Macron lancée au niveau national par les États Généraux des Migrations.
En pleine crise économique, ces vieux bourges font des pétitions pour donner priorité aux migrants. En plus c’est pour sauver les vioques qu’on a tout paralysé.
Donnez-moi du cyanure.