Leutnant
Démocratie Participative
03 juillet 2020
Encore un cas de violences policières.
Actu17 :
Un homme qui venait d’agresser un policier hors service a été interpellé à Bordeaux (Gironde) avant d’être placé en garde à vue. Il a été conduit dans un centre de rétention administrative après avoir écopé d’un rappel à la loi.
Les agressions à l’arme blanche sont en hausse ces dernières semaines à Bordeaux. Cette affaire remonte à vendredi dernier. Un policier en repos, qui travaille en Seine-Saint-Denis, se trouvait avec sa compagne dans la ligne C du tramway bordelais en direction des Quinconces, lorsqu’ils ont vu un homme monter à bord.
Ce dernier a bousculé un passager qui l’a repoussé, puis a invectivé les autres. Le fonctionnaire a raconté lors de son dépôt de plainte que cet homme virulent avait ensuite sorti un objet métallique qu’il tenait en main. Il s’agissait d’une pince multifonctions dont le couteau était sorti.
Le suspect qui semblait alcoolisé, a commencé à avancer dans le tramway. Face à cette situation, le policier a expliqué qu’il avait préféré composer le « 17 », anticipant un autre incident ou une agression. L’homme a compris ce qu’il se passait et l’a menacé : « Toi tu me balances, je vais te tuer ».
Il a pointé son arme blanche en direction du fonctionnaire, tout en avançant vers lui. Ce dernier a raccroché et a expliqué qu’il avait annoncé distinctement à cet homme qu’il était policier, dans le but de le calmer.
C’est l’effet inverse qui s’est produit. Il s’est lancé vers lui, arme à la main. La victime l’a agrippé, parvenant à l’amener au sol au milieu de la rame pour l’empêcher d’agir. L’agresseur a finalement lâché sa pince qui a été récupérée par la compagne du fonctionnaire. Le tramway est arrivé à la station « Porte de Bourgogne » et le policier en a profité pour forcer son agresseur à sortir, le temps que ses collègues arrivent.
Durant ce laps de temps, le fonctionnaire a expliqué qu’il avait été menacé de mort par cet homme, qui s’est exprimé en français mais également en arabe. La situation a duré plusieurs minutes durant lesquelles de nombreux passants les ont encerclés. Pour éviter d’être pris à partie et pour clarifier la situation, le policier a exhibé sa carte professionnelle. Seul un passant s’est arrêté pour l’aider à maintenir au sol son agresseur. Les autres sont restés à proximité pour filmer la scène a-t-il déploré.
Le mis en cause âgé d’une trentaine d’années a été interpellé et placé en garde à vue. Fort heureusement, le gardien de la paix de 25 ans n’a pas été blessé. Il a déposé plainte le soir même pour violences volontaires aggravées et menaces de mort, insistant sur le fait qu’il avait annoncé à plusieurs reprises à cet homme qu’il était policier.
Les enquêteurs ont constaté que l’agresseur présumé, qui a refusé dans un premier temps de donner son identité, était en situation irrégulière en France et qu’il faisait également l’objet d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). L’homme a finalement écopé d’un rappel à la loi et a été conduit au centre de rétention administrative de Bordeaux (CRA).
« Il n’est pas rare de voir des procédures judiciaires rapidement clôturées lorsqu’un mis en cause fait l’objet d’une OQTF », détaille une source policière. « Nos prisons sont pleines et l’objectif est plutôt de reconduire le ou les personnes en situation irrégulière, dans leur pays ».
Une fois placée dans un centre de rétention administrative, la personne concernée a ensuite 90 jours pour être expulsée et peut contester l’ordonnance du juge des libertés et de la détention (JLD), en faisant appel. « Difficile d’estimer précisément le nombre de personnes qui sont finalement remises en liberté mais cela existe. On voit parfois les mêmes revenir plusieurs fois en l’espace de quelques semaines », rappelle cette même source.
Avec un peu de chance, un juge des libertés antifasciste libérera rapidement ce maghrébin victime d’islamophobie qui pourra rester dans son nouveau pays.