Bestiaire du féminisme : la sorcière lesbienne et la « rééducation des hommes »

Captain Harlock
Démocratie Participative
03 octobre 2021

Dans le bestiaire féministe, après avoir évoqué hier la vieille sorcière fausse amie des jeunes femmes, voici un autre type : la sorcière lesbienne.

Cet article du magazine vaginiste « Madmoizelle » me permet d’y venir. Il commence avec une liste d’expériences hétérosexuelles « négatives ».

Madmoizelle :

Elles ont entre vingt et cinquante ans, ne viennent pas de la même ville ni du même milieu, mais ont une chose en commun : elles ne se reconnaissent plus dans le couple hétérosexuel classique qui, selon elles, rime avec domination. Rencontre avec ces femmes qui ont envie d’autre chose.

Si le couple hétérosexuel est pendant un temps resté un point d’ombre des théories féministes les plus en vue, le sujet est désormais au centre de toutes les attentions. En témoignent le succès du podcast Le Cœur sur la table par la journaliste Victoire Tuaillon ou le lancement spectaculaire du dernier essai de l’essayiste Mona Chollet, Réinventer l’amour : comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles.

Un point là-dessus.

Le fameux « succès » du podcast cité est relatif à une chaîne YouTube confidentielle qui touche au mieux deux dizaines de milliers d’auditrices. Quant au « lancement spectaculaire » du dernier bouquin d’une obscure féministe, il a 4 revues sur Amazon où il est modestement classé 1,182,718ème des ventes, 23,740ème dans la catégorie sociologie.

Ce merchandising digne du Sentier a une explication.

Il y a quelque chose qui rend invariablement la presse féminine.ste grotesque, peu importe le sujet ou l’auteur, et c’est une règle à laquelle elle se plie avec une régularité exemplaire : la promotion maquillage.

Vous le retrouverez systématiquement et ce n’est pas un hasard si le branding est le véritable message d’une féministe. Une féministe, comme une instagrameuse, est sa propre marque. Pour une femme, la forme du message est le fond du message et le fond n’est qu’une excuse pour justifier la forme.

L’un des meilleurs exemples est Rokhaya Diallo. Les nègres ayant un rapport au clinquant et au fric totalement décomplexé, ils assument fièrement le rêve de tout nègre qui se respecte : devenir LE roi nègre de la jungle et afficher les signes extérieurs de ce statut.

La forme est le fond.

Les femmes blanches sont tout aussi matérialistes et narcissiques mais la sophistication du fond pour justifier la forme est plus exigeante, différentiel de QI entre la race blanche et la race négroïde oblige. Il faut donc brasser de l’air et noircir du papier pour justifier sa marque.

Sur le marché féministe, le produit – c’est-à-dire les égos de femmes façonnés par un narcissisme prostitutionnel débridé – se valident entre elles ou, au contraire, se descendent. La promotion des copines ainsi que de leurs derniers bidules joue un rôle central.

La misandrie axiomatique qui sert d’étendard à cette presse ovarienne cache mal la jalousie qui régit les rapports des femmes entre elles. Pour une promotion complaisante, cent escamotages de concurrentes ont lieu.

C’est même à une véritable rentrée littéraire dénonçant les travers de l’hétérosexualité qu’on assiste : l’activiste Juliet Drouar a sorti le 21 septembre Sortir de l’hétérosexualité tandis que la journaliste Lucile Quillet publie le 6 octobre son premier essai Le prix à payer, ce que le couple hétéro coûte aux femmes.

« Une véritable rentrée littéraire »

Narcissisme, prétention, superficialité.

Comme je le disais le fond est l’excuse de la forme.

Et au-delà de la théorie, il y a la pratique. Bon nombre de femmes refusent le modèle classique du couple hétérosexuel et sont de plus en plus nombreuses à imposer leurs conditions aux hommes qu’elles fréquentent, à repenser leurs relations ou à privilégier les romances entre femmes. Rencontres.

Note pour plus tard : « Imposer leurs conditions » est le véritable sens du mot « égalité » dans le discours féministe.

La lassitude de la vie de couple, elles sont nombreuses à l’avoir expérimentée et à estimer a posteriori qu’elle recèle plus d’inconvénients que d’avantages. Sylvaine est l’une d’elles.

Après plus de vingt années de mariage, cette bibliothécaire dans le domaine musical a décidé de se séparer de son mari qui, avec le temps, représentait plus une charge qu’un compagnon de route : « à mes amis, je blaguais en disant que j’avais trois enfants : mon fils, ma fille et mon mari ».

La blague prend un goût amer quand la cinquantenaire explique ensuite, d’un ton léger, qu’elle prenait en charge l’ensemble des tâches ménagères de la maison. Par manque de temps, elle avait été contrainte de renoncer à la plupart de ses loisirs — tandis que son mari, lui, ne manquait jamais une soirée avec ses amis, « entre hommes ».

Pour Sylvaine, qui est restée célibataire pendant plusieurs années après son divorce, retrouver un homme est une chose envisageable, mais à une condition : « j’ai envie d’être indépendante — pour autant, je veux quand même vivre une histoire d’amour » analyse-t-elle.

Les « écrasantes tâches ménagères » d’une bibliothécaire aux 35 heures : faire tourner la machine à laver trois fois par semaine, faire la vaisselle (probablement au lave-vaisselle) et faire à manger (au micro-onde). Et Monsieur a l’outrecuidance d’aller voir les potes une fois toutes les trois semaines !

Ce thème revient toujours dans la vulgate féministe comme nous l’avons vu hier avec Titiou Lecoq et sa « révélation ». Il souffre cependant d’une contradiction indépassable : comment une femme forte et indépendante peut-elle être submergée par des tâches ménagères au point d’avoir besoin d’un homme ?

Venons-en au message implicite de l’article : par son refus allégué d’adopter un rôle féminin en s’occupant des tâches ménagères conformément à l’impératif faussement « égalitaire » du féminisme, le mari a refusé d’être en position de soumission. Son mariage en aurait été fatalement affecté – après 20 ans tout de même.

Désormais seule, Sylvaine doit certainement s’occuper des tâches et même des emmerdes que gère habituellement un homme : peinture, problème d’électricité, pelouse, faire réparer la voiture, etc.. On ne peut pas dire que cet aspect-là ait été considérablement amélioré par son divorce.

Sylvaine est désormais seule et confie de quoi il a toujours été vraiment question : répondre à son impératif hypergame paradoxal et trouver « mieux » en cours de route. Sauf que ce « mieux » tarde à se manifester. Arrivée à la cinquantaine, c’est désormais l’angoisse de vivre célibataire jusqu’à sa mort qui angoisse Sylvaine, elle qui écoutait assidûment les pétasses de France Inter lui dépeindre un univers magique où les femmes sont toutes puissantes, maîtresses des évènements. Elle en avait conclu qu’il existait quelque part un mâle alpha n’attendant qu’elle pour la courtiser, c’est-à-dire un homme plus beau, plus fort, plus intelligeant, socialement plus établi qu’elle mais agissant comme s’il était son « égal », c’est-à-dire en pratique, son inférieur.

Trouver un mâle alpha qui se comporte comme un mâle beta est la quadrature du cercle que cherchent à résoudre toutes les femmes, sans exception. Cette formule que Sylvaine et les féministes appellent « être indépendante » qui consiste à inverser les rôles en masculinisant les femmes et en féminisant les hommes.

Hélas pour Sylvaine, ce mâle alpha idéal ne viendra pas. Sa valeur sur le marché sexuel est proche de zéro et aucun mâle alpha ne voudra jamais s’emmerder avec une chieuse « indépendante » qui approche dangereusement de la soixantaine. Sylvaine a cru à la validité du principe féministe selon lequel les femmes ne doivent rien faire pour le plaisir des hommes tandis que les hommes doivent tout aux femmes sans pouvoir espérer de réciprocité.

Cet exemple posé en guise de mise en garde par Madmoizelle à l’attention des jeunes lectrices, la sorcière lesbienne qui écrit l’article peut poursuivre.

Place au spectre du viol.

L’impression de subir une forme de domination au sein même de son couple, Galina affirme l’avoir ressentie, elle aussi. Du haut de ses vingt-deux ans, cette étudiante en master d’anglais a déjà vécu une relation qu’elle n’hésite plus à qualifier d’abusive :

« J’étais avec un garçon qui insistait toujours pour que l’on ait des relations sexuelles, même quand je n’en avais pas envie. Avec le temps, j’ai réalisé qu’il s’agissait de chantage affectif. »

Les mots choisis sont faibles : faire pression sur quelqu’un pour qu’il ou elle cède à une relation, c’est une violence sexuelle.

Ce n’est pas un hasard si jadis le devoir conjugal était inscrit dans la loi et si le féminisme légal l’a aboli pour le remplacer par la notion de viol conjugal.

La presse multiplie les couvertures tapageuses d’histoires aussi rares que spectaculaires pour imprimer dans l’esprit des femmes l’image du mari violeur.

Ce basculement légal du devoir conjugal au viol conjugal correspond à l’impératif féministe stipulant que la femme ne doit rien faire pour le seul plaisir de l’homme.

Le mariage doit être vaginocentré et l’homme ne doit rien pouvoir en attendre, encore moins en exiger.

Dès lors, quel est l’intérêt du mariage, une institution qui suppose pour un homme de prendre en charge durant toute sa vie une femme dont la valeur sexuelle décroît rapidement à partir de la trentaine s’il ne peut même pas obtenir l’accès exclusif et illimité au sexe avec elle quand elle est dans ses meilleures années (c’est-à-dire les plus propices pour la reproduction) ?

En brandissant l’épouvantail du « viol conjugal » – c’est-à-dire du sexe transactionnel marital – la sorcière lesbienne de Madmoizelle signifie indirectement aux jeunes lectrices qu’il y a une possibilité « du moindre effort » : se débarrasser des hommes, tout simplement.

Une autre solution, adoptée par certaines femmes, serait de ne plus franchir le pas, important au niveau de l’indépendance, d’habiter avec un homme« Voir quelqu’un de temps en temps », résume Sylvaine.

« Me faire sauter par Brad Pitt quand je suis d’humeur » résume Sylvaine, décidément en prise avec la réalité.

Pour d’autres femmes, souvent plus jeunes et nées avec un féminisme plus présent, le couple hétérosexuel représente une impasse. Galina explique : « Je ne sais pas de quoi demain sera fait et je ne me ferme pas la porte définitivement, mais j’ai le sentiment que les relations avec les hommes se ressemblent toutes et je n’ai pas envie de ça pour le moment. »

De l’autre côté de la table, Marie-Léa, vingt-trois ans, hoche la tête. « J’ai remarqué que j’étais toujours attirée par des garçons qui ne sont pas bien dans leur peau et que je finissais toujours par jouer les infirmières », détaille cette diplômée d’une licence en arts du spectacle.

Pour ne plus être confrontée au problème, elle privilégie les relations courtes, plus éphémères, dans lesquelles elle se sent moins obligée de se projeter : « Ce qui est certain, c’est que je ne m’aventure plus dans des relations longues, qui ne marchent jamais. »

Le féminisme ayant démantelé l’engagement (divorce) pour des relations conditionnelles centrées sur le plaisir féminin, les femmes découvrent « que les relations longues » ne marchent pas parce qu’une relation longue implique une raisonnable certitude pour l’homme de ne pas voir l’engagement remis en cause en cours de route.

Dans un environnement social et légal instable où l’incertitude est la règle, la confiance est gravement remise en cause. Ce qui oblige les acteurs masculins à une extrême prudence et à un investissement rationné.

Les femmes se lamentent alors sur le fait que « ça ne marche pas », autrement dit que les hommes ne s’engagent pas irréversiblement avec elles (donc y compris après leur pic sur le marché sexuel, c’est-à-dire passé 30 ans) et se limitent à des relations fugaces et récréatives.

Pour la comédienne féministe Typhaine D, la question s’est posée autrement : « J’ai longtemps été dans une relation avec un homme, devenue égalitaire parce que je l’ai éduqué au féminisme. Mais je ne souhaite à aucune femme de consacrer autant de temps à l’éducation d’un homme. »

À mesure qu’elle s’engage pour les causes féministes, cette militante trentenaire prend conscience de son attirance pour les femmes, qu’elle n’avait jamais envisagée auparavant, « probablement à cause du manque de représentations ».

« Je pense que tout le monde est plus ou moins bisexuel, que le prisme est plus large qu’une simple binarité entre hétéro et homosexualité. »

Typhaine se sépare finalement de son compagnon par amour pour une autre femme. Pas par « purisme », précise-t-elle, « il ne s’agit pas de nier mon expérience d’hétérosexuelle ». Mais parce qu’elle a la « chance » d’être bisexuelle, elle fait aujourd’hui le choix de ne plus avoir de relations avec des hommes.

« Par féminisme, je fais maintenant le choix de ne sortir qu’avec des femmes. Évidemment, tout n’est pas parfait, mais les relations sont souvent plus riches qu’avec les hommes — notamment parce que l’investissement émotionnel est partagé. »

Sylvaine, Galina, Marie-Léa, Julie, Typhaine font leur chemin, tout en sachant qu’il n’existe pas de solution clef-en-main pour débarrasser le couple hétérosexuel des mécaniques de domination. Il faudra pour cela le réinventer — ce que beaucoup de femmes font, chacune à sa façon.

Incompréhension !

Tout devait enfin rentrer dans l’ordre avec le mâle beta totalement rééduqué au féminisme !

Evidemment, l’article ne relève pas l’éléphant au milieu du salon : c’est après que le mâle beta soit devenu un mâle beta accompli que Typhaine, dégoûtée, l’a définitivement abandonné.

D’un côté, le féminisme enseigne aux femmes que la masculinité est intrinsèquement liée à des aspects négatifs et oppressants pour la femme qui veut se libérer (« la domination »). De l’autre, la reprogrammation féministe a poussé depuis 60 ans à la féminisation des hommes qui laisse un nombre croissant de femmes sexuellement frustrées face à la raréfaction de mâles alpha susceptibles de satisfaire leur hypergamie.

Le substitut dans un tel environnement paradoxal est la masculinité avec un vagin.

Typhaine a probablement trouvé une gouine alpha pour la satisfaire.

L’objet de cet article est évident : promettre l’enfer aux jeunes femmes qui consentent au projet qu’a prévu pour elle la génétique et les amener au lesbianisme pour alimenter le pool de gouines en chair fraîche.

Derrière les « conseils » de la sorcière féministe lesbienne adressés aux jeunes femmes se cache encore une fois le ressentiment d’une femme non baisée par un mâle alpha.

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