Leutnant
Démocratie Participative
26 mars 2019
Le pouvoir islamophobe prive les soldats d’Allah de leur récompense.
C’était juste « pour rire, pour passer le temps ». Djamal Saad, 43 ans, appelle son frère, le 8 février dernier, pour qu’il vienne le chercher à Beauvais et le ramène dans son nouveau chez-lui, à Nogent-sur-Oise. Et pendant qu’il attend, il voit, marchant sur le trottoir qui lui fait face, une jeune femme de 19 ans.
« T’es trop belle, lui crie-t-il, t’es sexe ! » Elle accélère le pas. Il traverse la rue, répète ses propos. Elle aperçoit la gare, décide de s’y engouffrer pour échapper à l’homme. Il la suit à nouveau, ennuie deux autres femmes à l’intérieur, l’aperçoit à côté d’un panneau d’affichage. Il s’approche. La coince. « Il avait écarté ses jambes pour glisser les siennes et frotter son sexe contre sa cuisse, raconte une vendeuse de la gare. Il faisait des gestes avec sa langue. Elle avait l’air terrorisée. » L’employée est venue chasser l’agresseur. Avant de quitter la gare, il s’est retourné vers elles et a recommencé ses gestes obscènes.
Il niait, ce lundi, au tribunal correctionnel de Beauvais. « Je lui ai parlé. C’est une fille jeune et un peu fébrile, peut-être qu’elle a pris peur. » Parce qu’il était alcoolisé. « Trois ou quatre bières », indique-t-il. « Vous aviez 0,81 mg d’alcool par litre d’air expiré, corrige le président, David Rivet. Et on vous a retrouvé avec une bouteille d’alcool à la main. » Parce qu’il a déjà été condamné 31 fois par la justice, souvent pour des vols, souvent avec de la menace, et deux fois déjà, en 2010 et en 2016, pour des agressions sexuelles.
Retrouvé caché par les policiers non loin de la gare, Djamal Saad s’est demandé si la jeune fille n’avait pas inventé cette histoire pour lui réclamer des dommages et intérêts, trouvant que c’était « bizarre qu’à chaque fois que je suis ailleurs que chez moi, à Paris dans le métro ou ici à Beauvais, on me dit que j’ai agressé sexuellement. Je crois que je vais rester à Creil, chez ma mère. Si j’avais fait ça, pourquoi est-ce qu’elle n’aurait pas crié ? »
« Parce que chacun fait face à la peur de manière différente, rétorque le procureur, Luc Pelerin. On pourrait dire qu’il a perdu les pédales, que c’est de la drague malvenue ou encore que c’est Docteur Jekyll et Mister Hyde, mais c’est bien d’une agression sexuelle dont il s’agit. La victime n’avait aucune échappatoire. Elle était piégée. » Quelques minutes plus tard, il demandera sa condamnation à de la prison ferme, même si Djamal Saad a précisé qu’il ne supporterait pas de faire un jour de plus de détention, ajoutant qu’il avait une vie à construire. Le procureur est à mille lieues de l’attendrissement : « La première des libertés publiques, celle qui veut que chacun ait la liberté d’aller et venir sans être agressé, n’est pas respectée. Et alors, quand il s’agit de femmes… foutez-leur la paix. Arrêtez ! »
Medhi Boudjenane, l’avocat de Djamal Saad, requiert une contrainte pénale qui, plutôt que d’enfermer son client, l’obligerait à se soigner puisque l’expertise psychologique pointe chez lui une personnalité de type psychopathique avec des traits dissociaux. « Vous ne me ferez pas croire que la détention a eu un effet positif sur lui ? C’est une décision politique à prendre. » Le tribunal de Beauvais ne l’a pas suivi. Hier, Djamal Saad a été condamné à deux ans d’emprisonnement, avec maintien en détention, et à deux années supplémentaires s’il ne remplit pas ses obligations de soin. Il sera, aussi, inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.
Cette haine du musulman est inacceptable, seulement deux semaines après l’attentat de Christchurch.