Leutnant
Démocratie Participative
21 mai 2022
Beauvais, Algérie
Oualid est innocent, c’est du délit de faciès !
Oualid Allalou, 26 ans, devra purger 27 mois de prison pour avoir exhibé son entrejambe dans des ascenseurs de la ville, parfois devant des enfants. Des faits survenus à au moins trois reprises qui lui ont valu deux condamnations pour agression sexuelle en trois semaines.
Le jeune homme comparaissait devant le tribunal de Beauvais.Le jeune homme comparaissait devant le tribunal de Beauvais.
L’expert psychiatre qui l’a examiné ne décèle rien d’anormal dans la personnalité de Oualid Allalou. Pourtant le jeune homme, 26 ans, a vraisemblablement un problème : le 16 mai dernier, il aurait exhibé son attirail et se serait frotté contre le legging en tissu noir d’une habitante qui sortait son chien, dans le quartier de l’Argentine à Beauvais. Au niveau de sa hanche, « entre le 3ème et le 4ème étage » se souvient la victime. « Vous êtes un gros dégueulasse », lui renvoie la victime. L’exhibitionniste disparaît à l’ouverture des portes.
La victime porte plainte ; affirme qu’il faut rechercher quelqu’un d’1,90 m. Et miracle du hasard, alors qu’il pointe au commissariat chaque mois après avoir été condamné le 29 avril dernier pour… exhibitionnisme et agression sexuelle, dans un ascenseur déjà, Oualid, 1,93 m, est reconnu par la victime du 16 mai. Appelé à s’expliquer au commissariat ; Oualid s’enfuit par la fenêtre du premier étage. Dans sa colocation d’Argentine, il a pris l’habitude de sortir par la fenêtre, « parce que ça va plus vite ». Sourire parmi les magistrats. Oualid sera rattrapé par la police et placé en garde à vue.
À la barre, où il est donc de nouveau poursuivi pour agression sexuelle, il crie à « l’injustice » tandis que le tribunal s’apprête à le condamner. Le 29 avril dernier, il a écopé de 18 mois de prison dont 9 ferme pour s’être frotté sur une maman et devant des enfants dans un ascenseur ; manquant de peu de toucher les bout-de-chou avec son engin. Et pour avoir une autre fois agité son pénis – toujours dans un ascenseur – en présence d’une autre jeune femme. Oualid ne reconnaît que les faits qui ont été captés par la vidéosurveillance. Il était « sous l’emprise de l’alcool », dit-il au tribunal. Et les faits du 16 mai il les nie, « car je n’ai pas bu une goutte d’alcool depuis deux semaines ».
Salarié chez Biocodex en intérim, il présente bien ; il est jeune, athlétique, travaille « uniquement avec des femmes », se défend-il. « Et tout se passe très bien ». L’avocate de la défense souligne que l’expertise diligentée « n’apprend rien ». Et affirme que « matériellement » Oualid, 1,93 m n’a pas pu se frotter contre la hanche de la victime, « qui est très petite ». Un peu léger pour convaincre le tribunal qui condamne Oualid Allalou à 12 mois de prison ferme et six mois de révocation de sursis antérieurs. Il devra en outre verser 1 000 euros de dommages et intérêts à la victime. Enfin, il devra purger 9 mois de prison pour sa condamnation d’avril : soit 27 mois derrière les barreaux.
Encore quelques années et Oualid pourra devenir ministre de l’Intérieur.