Gironde : Bassam le radiologue jugé pour le viol de ses patientes

Leutnant
Démocratie Participative
21 février 2023

Bassam, radiologue syrien de Gironde, est accusé de viol par ses patientes.

Sud Ouest :

Quel homme est Bassam El Absi ? Au premier jour du procès du radiologue langonnais pour des faits de viol et atteintes sexuelles sur des patientes et d’anciennes employées, lundi 20 février, la cour d’assises de la Gironde a étudié en longueur l’expertise psychologique.

Le psychologue, Patrice Le Normand, décrit « une personne plutôt joviale dotée d’un excellent savoir-vivre et d’une intelligence probablement supérieure » qui nie de façon systématique, « avec des protestations toniques », tous les faits qui lui sont reprochés. Des dénégations réitérées à la barre par l’accusé avec aplomb, reprenant l’avocate générale lorsqu’il estime que sa question manque de précision. « L’accusation n’est pas une chasse à l’homme », a ajouté Me Novion, avocat de la défense. En attendant son jugement, Bassam El Absi reste présumé innocent.

Né à Damas, en Syrie, le radiologue de 71 ans radié par l’Ordre des médecins en 2019, est arrivé à Bordeaux à 18 ans pour suivre avec succès des études de médecine. Praticien dans divers établissements du département, en particulier du Sud-Gironde, il réussit professionnellement et jouit d’une certaine notoriété à Langon, où il avait installé l’un de ses cabinets.

Dans l’entretien psychologique, Bassam El Absi décrit son couple comme « usé », mais n’envisageant pas le divorce. Il évoque également des problèmes d’érection depuis 2010, déclarant ne plus ressentir de désir sexuel depuis cette époque. C’est d’ailleurs l’un des arguments qu’il avance pour nier la véracité des accusations. Patrice Le Normand insiste sur « une tendance à la disqualification des victimes ». « Qu’est-ce qui explique ce déni ? » s’interroge le président qui note que le radiologue discrédite une plaignante en pointant son « QI de poisson rouge ».

Point central de la personnalité de l’accusé, l’expert revient sur l’habitude de Bassam El Absi de distribuer de l’argent autour de lui. « Son niveau de revenu lui permettait d’aider sa famille, ses maîtresses, et leur entourage », détaille-t-il. Patrice Le Normand retient « cette notion d’ascendance par l’argent dans sa vie privée et professionnelle », ajoutant : « Il se décrit comme un pacha qui aiderait tout le monde. »

Une générosité allant jusqu’à héberger l’une de ses maîtresses – sa femme en compte au moins trois et explique s’en être « accommodée » – et ses enfants pendant plusieurs mois. Ou à donner une somme importante pour aider à l’achat d’une maison. « Les cadeaux comme ça, on attend forcément quelque chose en retour », estime le psychologue, peignant une « relation de pouvoir » par l’argent, mais aussi en sa qualité d’employeur ou de praticien.

À la barre, sa femme défend une générosité désintéressée : « À toute personne qui lui demande quelque chose, il donne. S’il n’a qu’une chemise, il la donnera. » Les accusations, elle n’y croit pas. « C’est une profession à risque, médecin. La preuve : on est là », contre attaque-t-elle. Petite, cheveux blancs coupés au carré, lunettes sur les yeux, elle pense plutôt que les patientes ont « mal interprété un geste médical ».

Le procès, dans lequel huit femmes se sont portées partie civile, se poursuit jusqu’au lundi 27 février.

La générosité de Bassam lui aura coûté cher.

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