Le Libre Panzer
Démocratie Participative
08 octobre 2020
Vomi juif, Vienne, 2020
Karl Lueger, le grand maire de Vienne et admirateur d’Edouard Drumont, est plébiscité par le peuple viennois en dépit de la campagne de haine déversée par les juifs contre sa mémoire.
Le Matin :
Un collectif d’artistes viennois a ravivé cette semaine la querelle mémorielle autour de Karl Lueger, un ancien maire populiste et antisémite de la capitale autrichienne, dont l’héritage ayant inspiré Hitler est toujours défendu par l’extrême droite.
«Honte»: les militants ont apposé dans la nuit de dimanche à lundi des lettres en béton doré sur le socle du monument, qui trône en bonne place sur la célèbre Ringstrasse, le boulevard circulaire de Vienne.
Las, elles n’auront survécu que quelques heures, bientôt arrachées, à coups de marteau, par des activistes nationalistes en pleine campagne électorale.
Depuis, la statue a été placée sous escorte policière, des barricades en bloquent l’accès. Les artistes, eux, sont toujours là, épaulés par des organisations juives, musulmanes, féministes et de gauche qui se relaient à son chevet.
«La Ville veut enlever les graffitis, nous nous y opposons fermement», explique à l’AFP – sous le regard d’un groupe scolaire intrigué par la controverse – Simon Nagy, une des figures de proue des militants anti-Lueger.
«Sa place est dans les poubelles de l’histoire, pas dans l’espace public», s’emporte le jeune homme de 25 ans qui trouve indigne de le voir encore honoré au XXIe siècle.
Si lui veut voir la statue déboulonnée, le collectif, galvanisé par les manifestations liées au mouvement Black Lives Matter, réclame plus largement aux autorités de prendre le dossier en main et de repenser le monument.
Les Viennois se souviennent de Karl Lueger, maire de 1897 jusqu’à sa mort en 1910, comme de celui qui a impulsé la transformation visionnaire de Vienne à la Belle époque, devenue sous son égide une cité rayonnante de plus de deux millions d’habitants, aux infrastructures modernes.
Il a bâti un culte de la personnalité qui lui a survécu: outre cette statue érigée en 1926, des rues lui rendent encore hommage en Autriche. La portion de la Ringstrasse à son nom a, elle, été débaptisée en 2012, sur fond, déjà, de controverse.
Grand démagogue, il a fait aussi de l’antisémitisme une arme politique, selon Florian Wenninger, historien de l’Université de Vienne, au point d’être cité par Adolf Hitler dans son manifeste «Mein Kampf».
En 1900, les Juifs représentaient 20% de la population du centre de Vienne. Stefan Zweig, Gustav Mahler, Sigmund Freud… une grande partie des intellectuels viennois étaient issus de la bourgeoisie juive.
Et «Lueger a construit sa carrière politique sur la haine d’une minorité», décrypte le professeur. C’est son «antisémitisme particulièrement agressif» qui l’a porté au pouvoir sous la monarchie austro-hongroise, rappelle-t-il.
Le débat a longtemps été évité sur cet épisode sombre de l’histoire autrichienne, dans un pays qui privilégie le consensus politique au conflit.
Dans le cas de Lueger, il semblerait qu’une fois encore la plupart des politiciens au pouvoir bottent en touche, sensibles à ne pas froisser leur électorat. D’après un sondage en ligne publié mercredi dans la presse, 70% des personnes interrogées se disent défavorables au déboulonnage de la statue.
Les sociaux-démocrates, en course pour rester à l’Hôtel de Ville à l’issue d’élections municipales prévues dimanche, considèrent que le monument «a suffisamment été replacé dans le contexte». Une petite plaque explicative avait ainsi été apposée à proximité en 2016.
Quant aux élus du parti de droite qui gouverne le pays, s’ils disent rejeter l’antisémitisme de Lueger, ils rappellent qu’il fut «l’un des maires les plus influents de Vienne. »
Ce refus de baisser les yeux devant les juifs est un modèle.
C’est d’ailleurs Karl Lueger qui a converti Adolf Hitler à l’antisémitisme qu’au départ il rejetait avec force.
Pour en savoir plus sur le héros populiste et antisémite Karl Lueger, voir la vidéo suivante :