Capitaine Harlock
Démocratie Participative
10 février 2018
Assez curieusement, une fois qu’un bougnoule entre dans un pays, il se démène aussitôt pour que les autres puissent faire de même.
Ali Can a dû affronter ses souvenirs d’enfance lorsqu’il a été témoin du côté le plus abject de la crise des réfugiés. Avec la montée des sentiments xénophobes, Ali Can a décidé de mettre en place une hotline pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur les migrants.
Malgré une forte baisse du nombre de réfugiés en Europe, l’intégration des migrants reste un sujet politique très débattu. En Allemagne, les partis politiques ont fait de la politique migratoire une priorité majeure, tant lors des élections législatives de l’année dernière que dans le cadre des négociations en cours pour former un nouveau gouvernement.
Cette tendance n’a pas empêché les mouvements anti-immigration tels que PEGIDA ou le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) de faire campagne contre la migration, allant parfois jusqu’ à insister pour que l’on interdise aux sans-papiers d’entrer dans le pays.
Interdire les clandestins d’entrer dans un pays serait peut-être un peu exagéré en effet.
Les accents xénophobes de ces mouvements ont poussé Ali Can à lancer sa propre initiative contre la haine et le sectarisme. En 2016, au plus fort de la crise des réfugiés, Can a lancé une « hotline pour les citoyens préoccupés » qui offrait un forum aux gens qui voulaient parler de leurs préoccupations et de leurs inquiétudes concernant les migrants, poser des questions et en apprendre davantage. Son but était de donner un visage humain, ou plutôt une voix, aux histoires qui étaient relatées dans les médias dans leur ensemble.
« Les gens se défont de leurs peurs une fois que des étrangers deviennent des connaissances. C’est à ce moment-là que nous commençons à nous juger les uns les autres sur la base de fondements solides », a-t-il déclaré à l’agence de presse allemande KNA.
Oui, il faut le temps de faire connaissance.
C’est une question de proximité.
Les parents d’Ali sont venus en Allemagne comme demandeurs d’asile dans les années 1990, alors qu’il n’avait que deux ans. Il connaît très bien le genre d’aliénation que vivent certains migrants. Originaire de la minorité kurde de Turquie, sa famille cherchait elle aussi à échapper à la discrimination. C’est pourquoi, sur sa hotline, il se présente comme « le demandeur d’asile en qui on peut avoir confiance ».
« Je suis l’exemple vivant que l’intégration peut fonctionner », a déclaré l’homme dans une interview accordée à la chaîne Al Jazeera.
« Je suis l’exemple vivant que l’invasion peut fonctionner », vous aurez corriger de vous-mêmes.
Le volume de 272 pages permet au lecteur d’avoir un aperçu de la vaste gamme d’émotions suscitées par la crise des réfugiés dans toute l’Allemagne. Ali Can espère que cet aperçu pourra contribuer à informer tous les Allemands.
Se référant au passé de l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, il met en garde contre le fait que les sentiments anti-migrants peuvent alimenter davantage qu’une simple division de la société : « l’histoire nous a montré à quoi peuvent conduire la haine et le racisme« , a-t-il déclaré.
La bonne vieille ficelle juive fait des émules.