A propos de Protonmail

Captain Harlock
Démocratie Participative
07 septembre 2021

 

Avant-hier, une organisation d’extrême-gauche a révélé que Protonmail avait donné aux flics français l’adresse IP d’un compté créé par un activiste parisien.

Le problème vient du fait que Protonmail affirmait ne pas collecter les IP « par défaut ». Cette formulation ambigüe laissait penser qu’il n’y avait aucun log . En fait, il peut y avoir des logs si les autorités suisses le demandent, ce qui s’est passé ici après une demande des flics français via Europol.

C’est un problème quand vous résidez sur le territoire français et que vous êtes un opposant politique, le gouvernement français réprimant de plus en plus brutalement la moindre forme de contestation, même pacifique.

Si vous utilisez systématiquement un VPN ou Tor, voire les deux en même temps, cela ne change rien. Le problème, c’est que les gens sont fainéants ou m’enfoutistes et qu’ils ne prennent généralement pas ce genre de dispositions au sérieux.

Dans l’absolu, Protonmail peut toujours être utilisé, à la condition d’utiliser dès la création d’un compte un VPN ou le navigateur Tor couplé à leur onion Tor. Mais il semble que cette seconde option soit particulièrement inefficace parce que cette entreprise n’a pas cherché à développer rigoureusement cette capacité.

Pour ceux d’entre vous qui ont une adresse Protonmail, il n’y a pas de raison d’avoir de crainte particulière, surtout si vous naviguez avec un VPN ou Tor. Les flics doivent demander la surveillance d’une adresse spécifique et la seule chose qu’ils peuvent obtenir est l’adresse IP du compte. Pas le contenu des emails envoyés ou reçus.

Evidemment, vous ne devez pas adopter l’offre payante pour que vos informations de paiement ne soient pas divulguées.

Voilà pour la dimension technique.

Sur le fond, Protonmail a vaguement menti par omission. L’entreprise assure à ses clients que son modèle ne conserve pas les IP alors qu’il les a si les flics de l’UE les lui demandent. Protonmail doit être sanctionné pour ça, pour avoir caché à la personne visée qu’elle était l’objet d’une telle surveillance et pour n’avoir pas explicitement dit que l’entreprise, quoique suisse, s’était subordonnée aux ordres d’Europol – et pas simplement aux autorités suisses.

Par principe, nous avons décidé de quitter Protonmail pour la messagerie chiffrée Ctemplar, localisé en Islande, en appliquant le protocole Tor.

[email protected]

Nous invitons les gens qui veulent changer d’adresse email à faire de même, surtout les gens qui militent sur le terrain.

Demandez un code d’invitation ( [email protected] ). Il faut environ 12 heures pour en recevoir un.

Téléchargez et lancez le navigateur Tor avant de vous connecter à leur onion pour créer un compte.

Vous pouvez importer tous vos contacts après les avoir téléchargés depuis votre ancienne messagerie.

Par la suite, vous ne devez jamais, sous aucun prétexte, vous connecter à votre compte Ctemplar avec un navigateur lambda. L’idée est qu’en cas de requête des flics français, Ctemplar ne pourra fournir qu’une IP inutilisable générée par Tor. Quand vous consultez vos emails, vous ouvrez le navigateur Tor, vous vous connectez à l’onion de Ctemplar et voilà.

En complément, vous pouvez utilisez le tchat en ligne Session Messenger, qui fonctionne sur Tor. Il ne nécessite pas d’adresse email ou de téléphone pour s’inscrire. Vous recevez un identifiant que vous donnez aux autres pour vous retrouver sur le réseau.

Vous pouvez aussi utiliser Ricochet Refresh pour recevoir des messages ultra sécurisés. Il n’y a aucun log, aucune métadonnée, rien n’est conservé. Il fonctionne également sur Tor. Vous donnez là aussi votre identifiant de messagerie à la personne avec laquelle vous voulez discuter.

Rappelez-vous que vous n’êtes pas là pour faciliter le boulot des flics ni des juifs.

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